rse | 22/07/21

Transparence et engagement

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L’enjeu de la transparence pour les entreprises

Les attentes en matière de transparence vont croissant : les clients et consommateurs sont de plus en plus regardants vis-à-vis des pratiques des entreprises, et la législation se durcit au profit de plus grandes exigences règlementaires. Mais alors, comment être plus transparentes ? 

D’après une étude réalisée par l’Ipsos et l’Argus de la Presse, 72 % des français attendent des marques qu’elles soient responsables et transparentes et 89 % d’entre eux sont prêts à quitter une marque s’ils estiment avoir été dupés.  

Des évolutions règlementaires qui encouragent la transparence, notamment vis-à-vis des informations extra-financières.

Les consommateurs ne sont pas les seuls à encourager les entreprises à être plus transparentes et responsables. La législation française évolue depuis plusieurs années en renforçant ses exigences en matière de transparence, notamment extra-financière.

Si établir ses comptes financiers annuels, enregistrer ses données comptables et les faire vérifier, ou rendre public son bilan semblent presque aller de soi aujourd’hui, le fait de publier des informations extra-financières est relativement nouveau.

Le Décret du 9 août 2017, pris pour l’application de l’ordonnance du 19 juillet 2017 relative à la publication d’informations non financières, est un texte fondateur en la matière : il contraint certaines grandes entreprises et groupes d’entreprises à réaliser une Déclaration de Performance Extra Financière (DPEF). Ce document détaille les informations sociales, sociétales et environnementales relatives à l’entreprise. Si l’audit des informations financières existe depuis 2013, la DPEF permet d’aller vers des informations mieux contextualisées et plus pertinentes.

La Commission Européenne travaille par ailleurs à étendre les exigences en matière de reporting extra-financier, notamment dans le cadre de sa Directive sur le reporting développement durable des entreprises, qui vise à créer un ensemble de règles qui, au fil du temps, “amèneront les rapports de durabilité sur un pied d’égalité avec les rapports financiers”. Ainsi, les exigences devraient être de plus en plus poussées, et les organisations concernées, de plus en plus nombreuses.

Les bénéfices de la transparence 

Bien qu’elle puisse être perçue comme une contrainte ou un risque par les entreprises, la transparence comporte différents en avantages :

  • Se mettre en conformité vis-à-vis de la réglementation actuelle et/ou anticiper sa potentielle évolution : la RSE est une thématique en pleine mouvance, si la DPEF ne concerne aujourd’hui que les grandes et très grandes entreprises, elle pourrait être amenée à concerner un plus large panel d’entreprises par la suite.
  • Répondre aux attentes des consommateurs : l’édition France 2021 de l’étude mondiale « Edelman Trust Barometer» révèle que 67 % des Français attendent des dirigeants d’entreprises qu’ils s’impliquent publiquement dans la gestion des problèmes de société lorsque le gouvernement ne les résout pas et que 66 % souhaitent que les dirigeants, et particulièrement les CEO, deviennent leaders du changement.
  • Embarquer les autres acteurs du secteur dans une démarche similaire : plutôt que d’exacerber la concurrence, la transparence peut être vectrice de transformation sociale. Nicolas Chabanne, fondateur de C’est qui le Patron ?! explique que « C’est aussi une question d’offre : combien y a-t-il en rayon de produits aussi transparents que C’est qui le patron !?. Cela reste anecdotique. C’est 5 % des références de lait par exemple. Si un jour 50 % d’un rayon est composé de produits comme les nôtres, vous verrez que les comportements changeront aussi massivement »

Comment être transparente ?  

Faire preuve de transparence consiste à :

–  Se fixer des objectifs de progrès et les communiquer  

–  Préciser les moyens que l’on se donne pour atteindre ses objectifs  

–  Publier régulièrement des informations sur les avancées et les résultats obtenus

Cet effort de transparence peut être réalisé par le biais de différents canaux : des publications sur le site internet, un rapport RSE dédié, des webinaires internes, une lettre d’information aux instances de gouvernance etc. Le choix des canaux dépend des parties prenantes que l’on cherche à atteindre. En effet, tout l’enjeu de la transparence est de rendre l’information disponible, accessible, précise, et comparable dans le temps pour ses parties prenantes. Un travail préalable d’identification des parties prenantes est donc nécessaire.

Rapport RSE ou rapport d’impact : un outil clé de la transparence  

La publication de ce type d’informations peut être faite dans le cadre de documents cadrés. Si certaines entreprises sont obligées de rédiger une DPEF, n’importe quelle structure peut rédiger un rapport RSE ou un rapport d’impact de manière volontaire. Ce document rend compte des impacts sociaux, environnementaux et sociétaux de l’entreprise ainsi que de ses engagements, par exemple en matière de respect des droits humains ou de lutte contre la corruption.

Une démarche constructive de transparence ne nécessite pas de rédiger un rapport RSE complexe et exhaustif : même bref, ce document contribue à la transparence et à créer de la confiance. Il ne contraint pas l’entreprise à atteindre impérativement ses objectifs mais à être redevable. En effet, rédiger un rapport RSE et prendre des engagements n’implique pas la réussite à tout prix, au contraire, c’est un moyen de démontrer sa volonté de progrès et de justifier certains éléments, en explicitant les difficultés rencontrées et les limites de sa stratégie.

Quelques règles à respecter pour une communication claire et transparente 

Voici nos recommandations pour vous prêter à l’exercice d’une communication plus exigeante et plus transparente :

Pertinence ​ 

  • Parler de sujets matériels au regard de l’activité​
  • Traiter les enjeux en fonction du degré d’importance de leur impact​

Légitimité​

  • Communiquer des informations factuelles et opposables​
  • Donner les objectifs, des politiques générales, des exemples, puis des chiffres sur les avancées et les progrès​

Transparence​ 

  • Expliquer la méthodologie utilisée, les limites​
  • Permettre au lecteur d’avoir un avis critique sur les informations communiquées ​

Pédagogie​ 

  • S’assurer que la communication soit compréhensible et claire en tenant compte de la diversité des publics​
  • Expliquer le contexte, les évolutions​

Sincérité​ 

  • Informations et chiffres fiables basés sur des pratiques réelles​

Vous avez désormais toutes les cartes en main pour vous lancer !

Roxane DAUBIÉ – Consultante RSE

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