Chaque bâtiment possède des espaces inoccupés : terrasse, jardin, toiture, places de parking, murs… Les typologies d’espaces sont vastes. Ces espaces vacants peuvent être une opportunité d’engager une démarche pour l’environnement et notamment pour la biodiversité. Partout, et surtout en milieu urbain, le déclin de la biodiversité n’est plus à prouver et de nombreuses solutions existent d’ores et déjà pour faire de nos villes des espaces plus respectueux des écosystèmes. Alors, pourquoi ne pas utiliser ces espaces vacants pour contribuer aux changements nécessaires de nos comportements envers l’environnement ?
Des toitures biosolaires ou comme support de prairies, des murs de plantes grimpantes, des petits aménagements comme des nichoirs, gites, tas de bois morts, bandes de prairies fleuries ou encore pierriers installés de façon pertinente, des mares, des potagers, une vraie gestion écologique de ces espaces verts… Les solutions sont nombreuses !
Il faut les initier en étant ambitieux et en veillant à ce que celles-ci soient « bien faites ». Par exemple, un mur végétal peut vite n’apporter aucun bienfait pour la biodiversité et être énergivore si celui-ci n’est pas réfléchi pour la biodiversité. Par exemple, si les plantes sélectionnées sont ornementales et plantées en bac rompant la continuité sol – plante – air et que l’irrigation et/ou éclairage est permanent, les bienfaits pour la biodiversité et l’environnement seront drastiquement réduits. Citons encore la fausse bonne idée de créer un espace de nature sans réflexion en amont qui peut finalement avoir un impact désastreux si l’approvisionnement en matières premières (terre, végétaux…) n’est pas soigneusement pensé tout comme la gestion et l’évolution dans le temps.
N’oublions pas que nos espaces urbains ont été dénaturés et que remettre de la nature dans nos villes ne peut se réduire à aligner quelques fleurs et tondre à ras les espaces verts même si ces derniers feront partie de l’écosystème. Pour optimiser ses démarches, il faut prendre en compte le contexte local afin d’intégrer le site souhaité dans son environnement et ainsi réintégrer le vivant dans son bâtiment de façon durable. Faire intervenir un expert pour faire un diagnostic permet d’avoir un bon support pour savoir où aller et avoir réellement un impact positif ainsi qu’une feuille de route à suivre sur le court, moyen et long terme.
Ces actions peuvent faire l’objet par la suite d’une valorisation en interne en impliquant les collaborateurs dans des actions concrètes qui ont du sens tout en les sensibilisant aux enjeux liés à la biodiversité. C’est aussi l’opportunité pour initier des démarches de labellisation comme Eve® ou Ecojardin pour la gestion écologique de ces espaces, BiodiverCity® pour un projet immobilier ou encore la certification Engagement Biodiversité. Sans oublier tous les bienfaits qui découlent de l’intégration du vivant dans son bâti, ce qui selon nous devrait être nécessaire : bien-être, fidélisation des salariés, performance, marque employeur, régulation de la température, et tant d’autres… Tout cela n’est que du positif. Alors qu’attendons-nous pour passer le cap ?
Pauline HERRMANN, Responsable Biodiversité