mobilite | 29/05/23

Comment aider vos salarié.es à préparer leurs trajets à vélo grâce aux cartes ?

Comment aider vos salarié.es à préparer leurs trajets à vélo grâce aux cartes ?

Le terme « vélotaf » définit le fait de se rendre sur son lieu de travail à vélo. Les personnes qui pratiquent ce mode de déplacement sont nommées des vélotafeurs et vélotafeuses.

En France en 2018, 24 % des déplacements se font à pied et seulement 3 % à vélo (CGDD, 2019). Trois ans plus tard, cette tendance est à la hausse avec 4,5 % des Français et des Françaises déclarant avoir recours au vélo lors de leurs déplacements quotidiens pour se rendre au travail ou sur leur lieu d’études. Parmi eux, 1,9 % réalisent leurs déplacements en utilisant successivement le vélo puis les transports en commun (CGDD, SDES, Plateforme Environnement 2021).

Le potentiel de développement du vélo est considérable. Selon l’INSEE en 2021, 60 % des trajets domicile-travail de moins de 5 km sont effectués en voiture et seulement 5 % à vélo.

 

Les motivations et les freins à la pratique du vélotaf

La pratique du vélotaf tend à se développer et répond à de nombreuses motivations des collaborateurs et collaboratrices pour réaliser leurs déplacements domicile-travail ou professionnels.

 

Quelles sont les motivations des vélotafeurs et vélotafeuses ?

Parmi les motivations se trouvent notamment la pratique d’une activité physique et la réduction du temps de déplacement sur les courtes distances. En milieu urbain, une distance de 3 à 5 km se réalise plus rapidement à vélo qu’en voiture : ce mode n’est pas tributaire des conditions de circulations et notamment des congestions en heures de pointe. Il offre plus d’autonomie et de flexibilité. Avoir recours à un mode de déplacement plus respectueux de l’environnement est également une motivation déclarée par les collaborateurs et collaboratrices.

 

Quels sont les freins à cette pratique ?

Malgré les nombreux atouts que présente le vélotaf, les freins à cette pratique sont aujourd’hui bien ancrés dans notre société. Bien que la récente crise sanitaire ait opéré quelques bouleversements dans les habitudes, au profit du vélo. Ces freins peuvent être variables d’un territoire à l’autre, notamment si celui-ci se trouve en territoire urbain ou rural.

La voiture reste le mode privilégié dans les déplacements quotidiens tandis que le vélo est souvent perçu comme un accessoire de loisir ou de sport. La voiture est un mode prôné pour l’autonomie qu’il offre et son confort puisqu’il s’agit d’une extension de son habitat avec laquelle on peut parcourir de grandes distances. A contrario, le vélo est, dans l’imaginaire collectif, considéré comme un mode de déplacement insécurisant et inconfortable.

La qualité du réseau cyclable joue un rôle prépondérant dans l’usage du vélo, principalement pour les femmes, qui accordent plus d’importance à leur sécurité lors de leurs déplacements. En 2022, le réseau national français s’étend sur près de 75 000 km, dont 46 % de pistes cyclables, 26 % de voies vertes, 19 % de bandes cyclables et 7 % de double sens cyclable et voies de bus partagées. Ces aménagements se retrouvent principalement en milieu urbain.

D’autres freins jouent un rôle dans la retenue à utiliser le vélo comme mode de déplacement : le frein économique pour financer son vélo notamment lorsqu’il s’agit d’un véhicule à assistance électrique (VAE). Ce frein relève principalement de la méconnaissance des individus sur les aides existantes à l’achat et à l’entretien du vélo.

Lorsque le lieu d’habitation se situe à plus de 45 minutes à vélo du lieu de travail et que les distances à parcourir sont trop longues, cela nécessite la mise à disposition d’aménagements adéquats sur le lieu de travail (douches et casiers). Les conditions météorologiques impactent également la motivation des individus à utiliser le vélo.

La sécurité routière enfin, et notamment la peur des accidents, est très souvent associée aux mobilités cyclables. Le vélo est pourtant le mode de déplacement le moins exposé à des accidents mortels en agglomération.

In fine, le principal frein à la pratique du vélo est le frein psychologique, qui reste le plus difficile à dépasser. Une meilleure connaissance du territoire peut être un facteur clef pour inciter les salarié·es à utiliser le vélo.

 

Les solutions apportées par la cartographie

La cartographie constitue un outil d’aide à la connaissance du territoire tant pour les employeurs que pour les collaborateurs et collaboratrices. En effet, une bonne connaissance des itinéraires cyclables existants et des trajets les plus adaptés pour réaliser ses déplacements permet aux salarié·es d’optimiser leurs temps de trajets, de réduire les distances à parcourir ou de les améliorer (par des itinéraires sécurisés par exemple). La connaissance des espaces où profiter d’aménagements cyclables permet d’adapter son trajet à ses préférences et d’augmenter sa pratique du vélotaf.

Il existe une grande variété de cartes pouvant répondre à ce besoin :

  1. Les cartes de localisation illustrent le tracé du réseau cyclable existant, les aménités cyclables de type magasins de vélo et de réparation, mais également les aménagements publics existants (arceaux, stations vélo en libre-service, etc.). Elles permettent à l’entreprise de faire un état des lieux de l’écosystème cyclable existant autour du site d’activité et aux collaborateurs et collaboratrices de se projeter sur l’utilisation du vélo.
  2. Les plans d’accès à visée pédagogique représentent les itinéraires cyclables que peuvent emprunter les collaborateurs et collaboratrices pour leurs déplacements (intersites, professionnels ou domicile-travail). Ces plans offrent une représentation simplifiée du territoire. Ils facilitent les déplacements à vélo en orientant les collaborateurs et collaboratrices vers le parcours le plus adapté à leur besoin.
  3. Les cartes du potentiel de captation à vélo illustrent les temps de trajets théoriques autour du site. Ces cartes isochrones prennent en compte les conditions réelles de déplacement sur le territoire, ce qui en fait un outil de diagnostic très robuste. Les isochrones allant jusqu’à 30 minutes sont les plus pertinentes pour identifier le potentiel de report modal vers le vélotaf.

Ces cartes sont construites à partir des données existantes, mais peuvent également être enrichies par les retours d’expériences des vélotafeurs et vélotafeuses de l’entreprise, dont l’excellente connaissance du territoire constitue un atout non négligeable pour mettre tout le monde en selle. Ce processus peut générer une vague de motivation et d’engouement de la pratique et inciter les personnes hésitantes à passer le cap.

Des plateformes de cartographie en ligne et applications existent également afin de planifier son trajet à vélo selon ses besoins. C’est notamment le cas de Citymapper et de Géovélo. Ces applications agissent cependant pour un seul itinéraire (d’un point A à un point B) et en temps réel. Elles répondent à un besoin ponctuel.

Les avantages et les opportunités pour les employeurs

Le report modal de la voiture vers le vélo a de nombreux impacts positifs, sur le plan économique, social et environnemental.

La cartographie est un puissant outil pour apprécier les aménagements cyclables disponibles à proximité du site et des lieux d’habitation. Les cartes permettent une lisibilité rapide et complète du territoire étudié et ont l’avantage de pouvoir réaliser des focus sur les thématiques d’intérêt, comme l’écosystème vélo. Elles peuvent être personnalisées selon les enjeux et besoins identifiés en amont de l’étude et également adaptées à la charte graphique de l’entreprise pour être utilisées en interne ou auprès de prestataires et de clients.

Florie Poirel – Cartographe & consultante mobilité durable

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