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Mode éco
climat | 26/08/25

Adaptation au changement climatique : vers une stratégie d'entreprise résiliente

Adaptation au changement climatique : vers une stratégie d'entreprise résiliente

Le changement climatique n’est plus une menace lointaine : ses impacts se font déjà sentir sur les activités économiques. Pour les organisations, qui sont en première ligne, s’adapter devient une nécessité stratégique et opérationnelle. Qu’il s’agisse de sécuriser leur chaîne de valeur, de rester crédible ou d’assurer la pérennité de leur modèle, il est urgent de structurer une réponse à la hauteur des enjeux. Cet article vous donne les clés pour comprendre pourquoi et comment passer à l’action dès maintenant.

 

Les bouleversements climatiques actuels… et ceux à venir

Les derniers rapports scientifiques sont sans appel : tous les indicateurs climatiques sont dans le rouge. Nous constatons ces dix dernières années 4 fois plus de jours de canicules que dans les années 1980. Aujourd’hui, un tiers des emplois sont exposés au risque d’inondation et un tiers des forêts métropolitaines sont soumises au risque d’incendie. L’année 2022 fut particulièrement douloureuse en France : 1 500 records de chaleur, 35% des sols en état de sécheresse, 80 000 hectares de forêts brûlées. Le coût financier est à l’image de ces événements : 10 milliards d’euros de sinistres climatiques sont à déplorer (hors effets sanitaires)(1).

L’année 2025 n’a pas échappé à ce scénario, où de nombreux records de chaleur ont été battus. Deux épisodes caniculaires ont frappé le pays en juin et en août, marquées par des températures dépassant les 40°C dans de nombreuses agglomérations. Selon le Ministère de la Transition écologique, l’été 2025 compte parmi les trois pires épisodes de feux de forêt enregistrés depuis 1976. Entre fin juillet et mi-août, plus de 238 incendies ont été recensés en France, touchant principalement le sud du pays. L’un des plus marquants, dans l’Aude, a dévasté à lui seul près de 17 000 hectares. 

En 2023, la France se dote d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC). Basée sur un scénario d’émissions futures intermédiaire, soit un respect de l’engagement actuel des pays, elle prépare le pays à un réchauffement de +2°C en 2030, +2,7°C en 2050 et +4°C en 2100, par rapport à la période préindustrielle.  

stratégie adaptation au changement climatique entreprises

Source : 2024 European State of the Climate (ESOTC) report, Copernicus Climate Change Service (C3S) and World Meteorological Organization (WMO)

 

Malheureusement, l’ « année exceptionnelle » de 2022 n’est pas simplement symbolique  : d’après le dernier rapport de Météo France sur le climat futur selon la TRACC(2), les projections confirment une tendance à la hausse :

  • Un été aussi chaud que 2022 sera un été plutôt frais à l’horizon 2100
  • Les canicules vont doubler de fréquence et seront plus longues et intenses, elles pourront ainsi débuter dès fin mai jusqu’à début octobre
  • Des températures de 40°C atteintes annuellement et des records de chaleur à 50°C potentiellement atteints en 2050
  • 2 fois plus de jours de sécheresses des sols que la période 1976-2005, et une baisse de 10% des cumuls de pluie en été
  • +9% de pluie quotidienne maximale annuelle en 2030, et +15 % en 2100

Selon France Assureurs, qui souligne que « le coût des aléas naturels continuera de croître au rythme d’un doublement tous les 30 ans », nous observerons 35% de surcoût des assurances liées au changement climatique d’ici 2050(3).

Source : Jean-Michel Soubeyroux, Sébastien Bernus, Brigitte Dubuisson, Agathe Drouin, Thumette Madec, et al. (2025). À quel climat s’adapter en France selon la TRACC ? partie 2. Météo France

 

S’adapter au changement climatique : et si les acteurs économiques n’avaient pas le choix ?

Loi Omnibus : un soulagement temporaire qui cache des problématiques à retardement

Initialement, la CSRD amenait de nouvelles exigences de reporting de durabilité pour les entreprises européennes, avec une obligation pour les organisations concernées de réaliser une évaluation des risques physiques et un plan de résilience adapté (actions et ressources, politiques, cibles, proportion d’actifs exposés, économies de coûts attendues grâce aux actions d’adaptation, etc.). Fin février 2025, la Commission européenne dévoile son paquet législatif Omnibus, démantelant ainsi un certain nombre de critères (reports et révision des indicateurs).

Quand bien même cette directive accorde du temps supplémentaire et un assouplissement des obligations de reporting environnemental, les événements météorologiques, eux, ne laissent pas de répit. Comme soulignée dans notre tribune en avril « CSRD ou non, les entreprises face à leurs responsabilités ! », « les enjeux […] ne disparaissent pas pour les entreprises qui ne seraient plus assujetties », plaçant ainsi ces dernières « face à leurs responsabilités ».

 

Les stratégies actuelles en contradiction avec les enjeux climatiques

En plus d’accroitre leur exposition et leur vulnérabilité (pertes et dommages, fragilité du modèle d’affaires, faux sentiment de sécurité…), les structures qui ne se questionnent pas sur leurs risques climatiques et qui n’anticipent pas encourent à un manque à :

  • L’exigence d’alignement durable portée par les acteurs financiers (banques, investisseurs, assurances) ;
  • La crédibilité et le devoir de transparence face aux clients;
  • La confiance établie avec les salarié.es.

La population européenne est particulièrement concernée par le sujet de l’adaptation aux changements climatiques, et 50% d’entre elle déclare que c’est une priorité nationale. L’adaptation est également perçue comme une occasion à saisir sur le plan économique et comme un investissement à long terme : plus de 85% des Européens affirment qu’investir dans l’adaptation aux changements climatiques peut créer des emplois, stimuler l’économie locale, et que cela nécessite des financements immédiats pour éviter que les coûts n’augmentent encore à l’avenir(4).

Dans son enquête menée en 2024 auprès de 380 PME et ETI de divers secteurs, BPI France expose les constats suivants(5) :

  • 1/3 des entreprises ont déjà été impactées par des événements climatiques extrêmes ;
  • Parmi elles, 66% concernent des impacts sur leurs approvisionnements, 39% sont des dommages sur les opérations (équipements, conditions de production, etc.) et 39% touchent leur personnel (absences, baisse de productivité, etc.).

Ces chiffres, pourtant préoccupants, peinent encore à mobiliser l’attention et la réaction à la hauteur des enjeux : seulement 68% des dirigeants estiment que l’adaptation n’est pas un sujet stratégique pour leur entreprise et seuls 15% des répondants ont réalisé un diagnostic de vulnérabilité ou une analyse des projections climatiques futures.

Par ailleurs, certaines organisations sont aujourd’hui tenues de se conformer chaque année à la taxonomie européenne, les obligeant ainsi à :

  • Identifier leurs principaux risques physiques liés au climat, selon 28 aléas définis, un horizon moyen terme et deux scénarios d’émissions ;
  • Tenir comptes des relations d’impact (chaine de valeur) et des phénomènes passés ;
  • Identifier et évaluer les solutions d’adaptation permettant de réduire les risques climatiques identifiés.

Tous ces éléments soulignent à quel point l’adaptation représente un levier fondamental pour les entreprises : elle permet non seulement de mieux anticiper les impacts climatiques, mais aussi de se positionner comme acteur proactif et inspirant, plutôt que de subir les événements, qu’ils soient directs ou indirects.

 

Comment engager son entreprise dans une stratégie d’adaptation ?

Pourquoi engager son entreprise dans une stratégie d’adaptation ?

Même si cette étape est incontournable, les facteurs déclencheurs varient selon le contexte de l’organisation :

  • Pression exercée par les parties prenantes externes (fournisseurs, financeurs, clients…)
  • Dépendance à une activité fortement menacée par le changement climatique
  • Stratégie Climat, type ACT Pas à Pas, sur l’étape « Risques et opportunités »
  • Obligations règlementaires : mise en conformité CSRD, Taxonomie Européenne…
  • Gestion des risques et plan de continuité d’activité
  • Prise de conscience par le vécu : réaction à un choc climatique traumatique
  • Sensibilisation des parties prenantes internes
  • Suite d’un Bilan Carbone

Quelles que soient les motivations, il reste à déterminer quels sont les étapes concrètes pour mettre en œuvre une stratégie pour traduire cette volonté d’adaptation en actions efficaces face aux défis du changement climatique.

 

Quelles sont les ressources utiles à chaque étape de la stratégie d’adaptation ?

Un vaste écosystème de l’adaptation découle des politiques nationales et du PNACC, porté par de nombreux acteurs qui se sont emparés du sujet pour développer et proposer des outils adaptés aux besoins des entreprises. Afin de répondre aux besoins et aux spécificités de tous les secteurs d’activité et de toutes les régions, des guides sectoriels et régionaux apparaissent en masse ces dernières années. En parallèle, des méthodes, des référentiels et des outils SaaS émergent, venant structurer les démarches, faciliter l’analyse de vulnérabilité et la priorisation des actions, et accompagner la mise en œuvre opérationnelle.

1) Lancer la dynamique, sensibiliser et gouverner

2) Définir le périmètre de la stratégie d’adaptation

  • Géorisques, un portail d’information du Ministère de la transition écologique en France qui fournit des informations et des données sur les risques naturels et technologiques (inondations, séismes, glissements de terrain, incendies de forêt…), permettant d’identifier ses facteurs de prédisposition aux risques naturels.
  • Aux Alentours par Maif, pour visualiser en quelques clics les risques actuels de sécheresse et d’inondation à l’échelle de sa commune.

3) Etudier l’exposition de son organisation aux aléas climatiques

  • DRIAS – les futurs du climat, portail officiel de Météo-France pour accéder à des projections climatiques jusqu’en 2100, à l’échelle nationale et locale (résolution 8 km), selon les scénarios du GIEC ou la TRACC.
  • Méandre, un portail développé par INRAE dans le cadre du projet Explore2, propose une exploration interactive des projections hydrologiques de la France jusqu’à 2100, avec 18 modèles et 4 narratifs différents.

4) Analyser ses vulnérabilités

5) Identifier les actions en place et à mettre en œuvre

6) Animer et suivre le plan d’adaptation

  • ACT Adaptation, conçu pour aider les acteurs économiques à évaluer et améliorer leur stratégie d’adaptation au changement climatique, quel que soit leur degré de maturité. Elle s’appuie sur l’efficacité, la cohérence avec l’analyse des risques physiques, et la faisabilité des mesures mises en œuvre.
  • L’outil de reporting CDP Climate Change Questionnaire invite à déclarer ses risques climatiques et à suivre l’évolution de ses stratégies et mesures pour y répondre, en structurant notamment la gouvernance.

3 critères incontournables pour une bonne stratégie d’adaptation

1) Etudier l’exposition de toute sa chaîne de valeur

Une récente étude de BCG et Quantis(6) a montré que les structures qui réalisent leurs analyses des risques se concentrent majoritairement sur leurs opérations directes (infrastructures, équipements, personnel…), ce qui ne couvrent pas l’ensemble du périmètre. L’étude de l’exposition en aval de la chaine de valeur reste notamment très rare, puisque seuls 3% des risques sont déclarés, tout secteur confondu. Pourtant, les dépendances sont clairement visibles et concrètes : ressources naturelles et matérielles, fournisseurs, réseau de transport, clients… Ces flux sont aussi nombreux que les risques qu’ils engendrent pour les activités.

Source : Adaptation & résilience des entreprises au changement climatique, BCG x Quantis (mars 2025)

 

Cette vision partielle et en silo limite fortement la capacité des organisations à déployer les actions et à anticiper les perturbations systémiques, qu’il s’agisse d’interruptions logistiques, de pénuries de matières premières ou de changements de comportements clients. Pour être structurante, une stratégie d’adaptation au changement climatique doit élargir le regard et identifier l’ensemble des maillons de la chaîne de valeur, en tenant compte des spécificités territoriales locales et les interconnexions critiques.

2) Investir aujourd’hui pour éviter les pertes de demain

Une stratégie d’adaptation ne peut être crédible ni efficace sans un effort réel de financement. Investir devient une condition majeure pour passer de l’intention à l’action, et construire une résilience durable, notamment parce que :

  • Le coût de l’inaction sera nettement plus élevé que le coût de l’action : il est fortement probable que votre activité subisse à l’avenir des impacts liés aux aléas climatiques (si ce n’est pas déjà le cas), ce qui engendrera des dommages financiers conséquents (absence de personnel et baisse de productivité, biens dégradés, baisse d’activité…) ;
  • Les actions doivent s’intégrer au sein d’une trajectoire long terme : il est indispensable de prévoir des mesures transformatives, ce qui implique de gros investissements au départ ;
  • Les actions d’adaptations peuvent répondre à d’autres objectifs de durabilité : atténuation des émissions de gaz à effet de serre, intégration des enjeux énergétiques, contribution à un impact positif sur la biodiversité…

3) S’adapter avec impact et sans nuire

Il ne suffit pas d’identifier des mesures et d’y associer des indicateurs de suivi. Il est nécessaire, dès le processus de construction du plan d’action, de questionner leurs impacts positifs et négatifs.

Certaines mesures d’adaptation au changement climatique, si elles sont pensées à court terme, peuvent engendrer des effets contre-productifs à différents niveaux : on parle alors de mal-adaptation. C’est le cas, par exemple, lorsque la solution :

  • Augmente l’exposition ou la sensibilité de ses propres activités sur le long terme
  • Aggrave le réchauffement climatique
  • Renforce la vulnérabilité d’autres acteurs
  • Contribue aux inégalités sociales
  • Entraîne des conséquences négatives sur d’autres aspects environnementaux tels que la biodiversité ou la disponibilité des ressources

De la même façon que l’évaluation des risques, la recherche et le déploiement des actions doivent être pensés au niveau systémique. Une adaptation réussie génère des co-bénéfices : réduction des émissions de gaz à effet de serre, préservation de la biodiversité grâce aux solutions fondées sur la nature, amélioration de la qualité de vie, justice sociale…

 

ekodev vous accompagne pas à pas dans votre démarche d’adaptation au changement climatique

Depuis 15 ans, nous accompagnons les organisations publiques et privées dans leur transition écologique, en développant des expertises solides autour du climat et de la résilience. Nous les aidons ainsi à relever les enjeux complexes de l’adaptation au changement climatique à travers des études de vulnérabilité approfondies et la co-construction de plans d’adaptation adaptés à leurs contextes spécifiques. Nous animons également des ateliers sur l’adaptation (AdAAC) pour sensibiliser et mobiliser les parties prenantes, et participons à la co-création de guides sectoriels pratiques visant à faciliter la mise en œuvre des stratégies d’adaptation.

Pour aller plus loin, découvrez comment nos clients ont mené leur démarche d’adaptation en visionnant nos webinaires co-animés avec eux :

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Solange Grimal, Consultante Climat chez ekodev

 

Sources :

 

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