biodiversite | 09/11/20

La biodiversité, socle économique de nos activités

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La Covid19 aura au moins eu un impact positif pour certains d’entre nous : une reconnexion parfois rude, mais nécessaire, à la nature. Nos modes de vie tels que nous les connaissons se retrouvent chamboulés et nos activités économiques sont mises à mal. 

 

Selon les dernières conclusions de l’atelier réalisé en juin dernier par l’IPBES sur les liens entre dégradation de la nature et pandémie : les pandémies vont être de plus en plus nombreuses et avec un impact beaucoup plus grand. Un des experts explique que les mêmes activités humaines qui sont à l’origine du changement climatique et de la perte de biodiversité entraînent également le risque de pandémie par leurs impacts sur notre environnement. En effet en détruisant la biodiversité on affecte directement les services écosystémiques, notamment ceux liés à la régulation des maladies. C’est un cercle vicieux puisque plus la biodiversité est fragilisée, moins elle est résiliente et donc plus sensible aux changements et menaces. Il est important de noter que sans la biodiversité, la réalisation de la plupart de nos activités, qu’elles soient personnelles et professionnelles, serait en péril.

 

Les écosystèmes nous offrent des cadeaux divers que l’on appelle communément les « biens et services écosystémiques ». Les biens accordés par les écosystèmes comprennent la nourriture (viande, poisson, légumes…), l’eau, les médicaments, les carburants et le bois. Les services comprennent l’approvisionnement en eau et la purification de l’air, le recyclage naturel de la matière, la formation du sol, la pollinisation et les mécanismes régulateurs de la nature. Ces biens et services ont souvent été utilisables gratuitement, sans contrepartie de compensation ou de restauration, et les hommes ont oublié qu’ils puisaient dans des ressources naturelles finies.

 

Une étude récente du Swiss Re Institute révèle que 55% du PIB mondial, soit 41 700 milliards de dollars américains, dépend de la biodiversité et des services écosystémiques. L’économie d’un cinquième des pays à l’échelle mondiale est menacée par l’effondrement de leurs écosystèmes et du déclin de la biodiversité. La biodiversité se révèle donc être notre socle économique. Plusieurs exemples illustrent bien le lien entre la perte de biodiversité et l’économie. La mer d’Aral, immense lac salé situé entre l’Ouzbékistan et le Kazakhstan, jadis aussi grand que l’Irlande, a perdu 75% de sa superficie en l’espace de 50 ans. Le lac a été drainé pendant des années pour irriguer des champs de cotons, jusqu’à sa quasi disparition. Cet assèchement a causé l’effondrement économique et la migration massive de la zone côtière attenante. D’autres exemples comprennent les répercussions économiques des espèces envahissantes, de la prolifération d’algues ou les effets de la perte de pollinisateurs sur le secteur agricole. En effet, Le secteur agricole, essentiel aux économies de nombreux pays, est par exemple complétement dépendant de la pollinisation. On estime que 85% environ des espèces cultivées sont pollinisées par des insectes.

 

Une évaluation réalisée dans le cadre de l’EFESE (évaluation française des écosystèmes et des services écosystémiques) montrait que la part de la production végétale destinée à l’alimentation humaine que l’on peut attribuer à l’action des insectes pollinisateurs représente en France une valeur comprise entre 2,3 et 5,3 milliards d’euros, soit 5,2 à 12 % de la valeur totale des productions végétales du pays destinées à l’alimentation humaineConclusion ? Nous ne sommes pas en capacité de produire grand chose sans les biens et services écosystémiques. Heureusement aujourd’hui de plus en plus d’outils et d’informations sont disponibles, et nous n’avons plus d’excuse pour ne pas prendre la biodiversité en compte dans nos décisions.

Les entreprises et territoires doivent agir car leurs activités ont souvent des dépendances et des impacts forts sur la biodiversité. Il est primordial d’intégrer ces enjeux dans leur stratégie et de prendre en compte les risques associés à l’érosion de la biodiversité. Le premier pas de réaliser une autoévaluation des pratiques, ou encore un diagnostic / audit biodiversité pour mieux connaître, réduire et maîtriser ses impacts et dépendances et mettre en place des actions en conséquence.

 

Sources :

 

Chloé BROTTIER – Consultante Biodiversité

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