rse | 08/04/21

Nouveaux modes de gouvernance

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Des systèmes de management participatifs au cœur de la transformation des entreprises

Selon une étude réalisée par ekodev en 2020, seules 40 % des entreprises font de la gouvernance un des enjeux prioritaires sur lesquels centraliser leur démarche RSE, contre 80% pour les sujets portant sur l’environnement. Contrairement aux sujets RSE liés à l’environnement, aux ressources humaines ou aux clients, la gouvernance est en effet moins visible dans les activités des entreprises.

Pourtant, la gouvernance de l’entreprise est au cœur de l’ISO 26 000. Cette norme qui vise à traduire les principes de la RSE en actions concrètes en a fait le pilier central de la transformation des entreprises, et de leur contribution aux principes du développement durable. La mise en place d’une gouvernance responsable implique en effet d’appliquer la démarche RSE à la stratégie globale de l’organisation et d’en garantir les conditions de réalisation.

Nouveaux modes de gouvernance : de quoi parle-t-on exactement ?

La gouvernance de l’organisation, c’est la manière dont une entreprise choisit d’être administrée en établissant des règles internes qui régissent son fonctionnement. Les nouveaux modes de gouvernance visent à instaurer un meilleur équilibre des pouvoirs entre toutes les parties prenantes de l’entreprise, à savoir ses dirigeants, actionnaires, collaborateurs, fournisseurs ou clients.

Quels bénéfices tirer de l’intégration d’une nouvelle gouvernance à sa démarche RSE ?

Un fonctionnement plus équitable et égalitaire

Les nouveaux modes de gouvernance reposent sur un système opérationnel efficace qui répartit les prises de décision de manière plus égalitaire. C’est le fait de décentraliser le pouvoir et de le rapprocher de la réalité du terrain qui crée un lien fort entre la direction et les salariés, et qui permet à tous les collaborateurs de participer activement aux processus de décision.

Comme l’affirment les salariés d’Enercoop, fournisseur français d’électricité renouvelable organisé en gouvernance partagée, « partager la gouvernance, c‘est faire cohabiter en équilibre quatre sources principales de pouvoir, pour que chacun·e puisse les exercer : le pouvoir d‘agir, le pouvoir de proposer, le pouvoir d’évaluer, et le pouvoir d‘adhérer. »

Un fonctionnement plus participatif qui favorise l’autonomie des salariés et l’intelligence collective

En s’attachant à clarifier les règles de l’organisation, les nouveaux modes de gouvernance permettent aux collaborateurs d’être autonomes, et d’être responsabilisés au sein de l’entreprise. Ce mode de fonctionnement participatif valorise les compétences propres à chaque collaborateur. L’objectif ? Tirer profit de l’intelligence collective et entretenir un taux élevé d’engagement et de satisfaction des collaborateurs.

Un fonctionnement qui répond aux attentes des nouvelles générations

Une étude menée par l’organisation américaine Gallup montrait qu’en 2017, 85 % des salariés dans le monde se disaient désengagés de leur travail. Les nouveaux modes de gouvernance peuvent pallier ce désengagement et répondre aux attentes des nouvelles générations. Plus créatives, plus connectées et plus à l’aise avec les activités multitâches, les nouvelles générations favorisent les modes de management souples et participatifs qui leur permettent de s’épanouir davantage.

Gouvernance de l’entreprise : focus sur l’holacratie

Difficile de faire l’impasse sur l’holacratie quand on aborde le sujet des nouvelles gouvernances. Alors quèsaco ?

L’holacratie, c’est un système de management horizontal dans lequel les prises de décisions appartiennent aux salariés et aux équipes auto-managées. Elle repose sur une structure organisationnelle qui vise à organiser le travail, et non les personnes.

Le processus de gouvernance est formalisé dans une constitution ; il distribue les autorités et clarifie l’organisation au sein de l’entreprise.

Concrètement, comment ça marche ? L’organisation est basée sur des cercles (unités de travail), à l’intérieur desquels des missions, appelées « rôles », sont attribuées aux collaborateurs en fonction de leurs compétences. Chaque membre d’un cercle participe aux réunions de gouvernance de son cercle, et aux prises de décisions en commun.

Toutes les semaines une réunion de triage a lieu pour gérer les projets et actions courantes. L’objectif est de traiter plus efficacement les points à l’ordre du jour en encourageant la créativité et la force de proposition. Les salariés sont ainsi responsabilisés, et amenés à optimiser le fonctionnement interne de leur entreprise.

Contrairement à ce que pourraient dire ses détracteurs, l’holacratie n’est pas une nouvelle utopie, une entreprise déstructurée sans management. C’est un nouveau modèle de gouvernance encadré, qui permet de sortir d’une hiérarchie rigide. Les nombreuses règles qui codifient son fonctionnement laissent à chaque collaborateur l’opportunité de prendre des initiatives et d’évoluer au sein de son organisation. Ce modèle de management établit un cadre pour permettre à chacun de s’exprimer, tout en structurant et en canalisant les idées. C’est un modèle humain, dans lequel tous les éléments de l’entreprise sont importants. Un système qui donne aux équipes accès au pouvoir et à la prise de décision en commun.

Sources :

Elisabeth de COURSON – Consultante RSE

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