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Quand bien même nous parviendrions à équilibrer la production et la consommation globale de ressource produite par la Terre en un an, serait-on sorti d’affaires ? La réponse est non. En effet, dans le calcul de l’indicateur du Global Footprint Network, une ressource en vaut une autre, et vice versa. Or, ce n’est physiquement pas le cas. Si une ressource comme le poisson venait à manquer, on ne pourrait pas la remplacer par du bois ou des ressources fossiles.
Bien qu’imparfait, cet indicateur a néanmoins l’avantage d’exister et de sensibiliser à l’épuisement de nos ressources naturelles. S’il est aisé de comprendre qu’en consommant plus que ce que la Terre est capable de prodiguer nous risquons d’atteindre les limites de notre environnement, la notion de dette écologique est en réalité bien plus profonde et peut être théorisée mathématiquement grâce au système (ou pyramide) de Ponzi.
Cette théorie tient son nom de Charles Ponzi qui, dans les années 1920, a créé un montage financier frauduleux où la rémunération des investisseurs était financée par les investissements des nouveaux arrivants et non sur des supposées investissements dans les coupons postaux internationaux.
Le système d’une pyramide de Ponzi fonctionne seulement si l’investissement est exponentiel car il faut toujours mieux rémunérer les investisseurs anciens. Elle porte le nom de pyramide car le premier arrivé bénéficie des intérêts importants obtenus par le montage financier à condition que le nombre d’investisseurs futurs augmente. Les derniers arrivés représentent la tranche la plus importante et est celle qui perd l’intégralité de sa mise.
Plus récemment Bernard Madoff a géré un fonds d’investissement entièrement basé sur un système de Ponzi entre 1960 et 2008. Alors que dès 1999 des alertes avaient été lancées sur la structure en place au sein du fonds d’investissement, il faudra attendre la crise financière et le désir des investisseurs de récupérer leur argent pour que le système s’effondre. La société « gérait » alors 17 milliards de dollars… Cette page permet de constater la passion de l’homme pour les systèmes de Ponzi.
Pour voir comment cette notion mathématique reflète la situation actuelle de l’Humanité, il faut se souvenir que contrairement au modèle financier théorique et à l’illusion d’une croissance infinie, notre monde est fini et qu’aucune ressource n’existe et se régénère de façon physique de manière infinie.
A ce sujet, le Club de Rome publiait déjà en 1972 « Les Limites de la Croissance ». Après presque 50 ans de lente prise de conscience, le choix de l’humanité pourrait donc se résumer ainsi :
Dans ce cadre-là, la décroissance trouve tout son intérêt : en réduisant l’impact de nos modes de vie, on réduit la dette écologique de l’humanité ce qui pourrait nous permettre, si ce n’est d’éviter le mur, au moins de ralentir la vitesse à laquelle l’humain fonce dedans…
Le parallèle entre le concept d’effondrement, Bernard Madoff et le jour du dépassement ne s’arrête pas à leurs similarités mathématiques. En effet, dans les trois cas, bien que les signes avant-coureurs soient présents tôt, l’issue semble systématiquement être un effondrement de la pyramide.
Cependant, si 17 milliards de dollars ne représentent qu’une petite partie des milliards d’actifs brassés à Wall Street, le jour du dépassement représente une réalité physique et la dette écologique de l’humanité risque, tôt ou tard (mais plutôt tôt…) d’exploser à l’image de l’effondrement d’une pyramide de Ponzi.
Au-delà du calcul de l’empreinte écologique, l’association The Global Footprint Network a pour objectif de promouvoir l’adaptation plutôt que l’inaction et l’effondrement. Aussi l’absence dans la presse de cet aspect est frappante. Pourtant l’association publie de nombreuses voies de changement de la tendance en influant notamment sur :
Pour plus d’information, le site de l’overshootday présente plus de préconisations concrètes.
David Begenau, Consultant Climat-Énergie