rse | 23/03/19

La RSE peut-elle être un outil efficace pour lutter contre la discrimination au travail ?

la-rse-peut-pour-lutter-contre-la-discrimination-au-travail-?

La diversité en entreprise est de nos jours tant un facteur essentiel d’égalité, de bien-être et de cohésion sociale qu’un vecteur de performance économique et un atout pour mieux comprendre les besoins des clients. Par contre, la discrimination au travail demeure une réalité pour un Français sur quatre ! Selon une enquête menée en 2017 par Hays, 38% des répondants considèrent que le soutien à la diversité passe par la RSE. En effet, la RSE permet d’accélérer l’inclusion sociale au sein des entreprises, en mettant en avant vos engagements, encourageant la concertation avec les collaborateurs et un meilleur suivi des résultats. 

 

UN FRANÇAIS SUR QUATRE EST VICTIME DE PROPOS OU COMPORTEMENT HOSTILES AU TRAVAIL

Le 11baromètre de la perception des discriminations dans l’emploi, publié en septembre 2018 par l’Organisation internationale du travail (OIT), a produit des chiffres alarmants sur les principaux facteurs de discrimination au travail :

  • 33 % des personnes perçues comme non blanches déclarent avoir subi des attitudes racistes, contre 6 % des personnes perçues comme blanches, toutes tranches d’âge confondues. Ces discriminations concernent avant tout les personnes perçues comme noires (38 % des victimes) et arabes (34 %), mais aussi celles perçues comme métisses (27 %) et asiatiques (26 %).
  • 23 % des femmes déclarent avoir subi un comportement sexiste, une proportion qui monte à 54 % lorsqu’on interroge les jeunes femmes perçues comme non blanches, qui subissent en sus le racisme. Les stéréotypes de genre font partie des sujets de moquerie et de comportements stigmatisants les plus fréquents : la situation familiale, la grossesse et l’apparence physique des femmes ressortent comme les motifs principaux de discrimination.
  • 15 % des personnes handicapées ont rapporté des propos et comportements « handiphobes », notamment les refus d’embauche, mais aussi les refus d’aménagement de poste.
  • 24 % des personnes homosexuelles ou bisexuelles déclarent avoir été victimes d’attitudes homophobes, un taux qui monte à 40 % pour les hommes homosexuels ou bisexuels.

 

LA CHARTE ÉTHIQUE ET LA CHARTE DE LA DIVERSITÉ, UN PREMIER PAS

Bien que la RSE ne se contente pas des déclarations d’intention, la première étape logique est de formuler, structurer et mettre des mots sur une politique et culture d’inclusion, par exemple en établissant une charte éthique, aussi appelée le code de conduite. Obligatoire pour les entreprises de plus de 20 salariés, ces « documents » devraient inclure vos engagements et détailler comment vous pensez appliquer ces grands principes. L’entreprise doit faire en sorte que tous ses collaborateurs s’engagent à suivre la charte.

Les entreprises peuvent également signer la Charte de la diversité,qui a été lancée en 2004 et rassemble aujourd’hui 3800 organisations en France. Les signataires de la Charte s’engagent volontairement à déployer des actions concrètes en faveur de la diversité et à dépasser ainsi le cadre légal et juridique de la lutte contre les discriminations. Les signataires sont obligés de répondre au Bilan diversité tous les deux ans, une étude visant à dresser un état des lieux des pratiques et initiatives menées par les organisations signataires engagées en faveur de la diversité et de la non-discrimination, ainsi qu’à mesurer leurs évolutions.

 

L’INCLUSION SOCIALE EN PRATIQUE

Il est évidemment nécessaire que ce type d’engagement à travers des chartes soit converti en actions concrètes de promotion de la diversité. Établir un comité de gouvernance et d’éthique dédiée à ces sujets permet de surveiller la conformité de l’entreprise aux exigences juridiques, par exemple l’égalité des chances entre les candidats et l’utilisation de critères de sélection purement professionnels et non discriminatoires (liés au handicap, à l’âge, au sexe…), ainsi que promouvoir de meilleures pratiques qui vont plus loin que la loi.

Premièrement, le recrutement est un champ important pour améliorer l’inclusion sociale. Par exemple, tout employeur occupant au moins 20 salariés est tenu d’employer à plein temps ou à temps partiel des travailleurs handicapés dans une proportion de 6 % de l’effectif total de l’entreprise. L’impact sourcing ou « externalisation socialement responsable » apparaît également comme une pratique décisive pour diversifier les profils des personnes recrutées, consistant à embaucher des populations jeunes issues de milieux défavorisésSelon une étude menée par le groupe Everest, les travailleurs de l’Impact Sourcing sont plus motivés, plus fidèles, et la qualité du travail est supérieure à celle de l’externalisation traditionnelle.

Adapter les conditions de travail à une équipe diverse constitue également un axe important pour encourager l’inclusion sociale. À titre d’exemple, afin de lutter contre la discrimination des sexes, il faut éliminer les écarts de rémunération entre les sexes pour les salariés effectuant le même travail et prendre en compte la parentalité, en favorisant le télétravail et la flexibilité des heures. Assurer un accueil chaleureux pour tous les nouveaux arrivants, notamment en luttant contre les stéréotypes et en aménageant vos locaux pour des besoins spécifiques est également nécessaire.

 

LE RÔLE DE LA SENSIBILISATION, LA FORMATION ET LA COMMUNICATION

8 sur 10 personnes affirment ne pas ou peu connaître la politique de diversité mise en place dans leur entreprise. La sensibilisation, formation et communication en interne, à tous les niveaux de l’entreprise, est ainsi fondamentale pour assurer que cela soit connu et bien respecté. Former vos chargés de recrutement (obligatoire pour les entreprises de 300 salariés et plus) et sensibiliser vos directeurs aux questions de diversité permet d’avoir une politique descendante, qui peut être soutenue par une communication visible auprès des salariés, à travers des communiqués, des newsletters et des campagnes.

Célébrer et communiquer sur des journées et semaines symboliques telles que la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale le 21 mars, la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie le 17 mai et la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées en novembre présente l’opportunité de sensibiliser à ces sujets et de faire le lien avec la politique RSE de l’entreprise.

 

UN LABEL POUR VALORISER VOS ENGAGEMENTS

Le label Diversité a été créé par l’État en 2008 afin de reconnaître l’engagement volontaire des organismes pour prévenir les discriminations et promouvoir la diversité dans le cadre du recrutement, de l’intégration, de la gestion des carrières, etc. Se faire évaluer par des tiers permet de valoriser votre politique d’engagement dans une démarche de responsabilité sociale et de valoriser votre marque employeur pour fidéliser vos collaborateurs et attirer de nouveaux talents. En outre, la phase de préparation du dossier pour obtenir l’attestation de labellisation est utile pour vous aider à identifier vos risques en matière de discriminations et structurer votre processus de recrutement.

 

L’INCLUSION SOCIALE, BÉNÉFIQUE POUR TOUS…

Aujourd’hui la diversité s’affiche de plus en plus comme une source de richesse pour les entreprises.

Faire de la diversité un pilier important de votre stratégie RSE apporte une quantité d’avantages : une amélioration du bien-être des salariés, un sentiment de fierté d’appartenance, la promotion de la créativité, l’innovation et la productivité et finalement, une bonne image de l’entreprise aux yeux du grand public.

 

Sarah GOLD – Chargée de communication

 

Sources : 

 

Contact

Une question ? Un projet ?

Logo ekodev

Ne manquez aucune actualité d’ekodev

S'inscrire à la newsletter